Bonjour;j'aimerai , Mischief Jo, (si vous permettez... arf, tant pis...) rebondir sur plusieurs points que vous évoquez (c'est pratique car vous synthétisez ce qui s'est dit en amônt). Concernant la littérature 5o nuances tout ça tout ça, (que je n'ai pas lu ni vu l'adaption non plus)... c'est des produits calibrés pour répondre à une attente de profils ciblés (stéréotypés), réalisés à partir de grilles. Ces bouquins pourraient aussi bien êtres écrits par des ordinateurs... Ici tel ou tel mot touchera plus le lecteur, ici le lecteur attend tel ou tel type d'événement... tout cela peut être mis en place par des algorithmes (ces derniers existent déjà, même si leur recours reste limité... pour l'instant).Je pense ainsi en souriant à une publication récente sur le mur général; une photo d'une femme portant un T-shirt avec l'insciption: "Je veux pas du prince charmant (calligraphie à la Walt Disney sur ce dernier); je veux aller chez Mr. Grey (petit dessin de menottes pour "ponctuer").Ben ouais, on nous a pondu une réactualisation du mythe; Mr. Grey n'est rien d'autre qu'un prince charmant des temps modernes. Pas besoin d'avoir lu le livre, juste d'observer les fantasmes et l'imaginaire (lider price) qui en découle... et s'appercevoir qu'ils s'articulent de la même façon que ceux liés au prince charmant "traditionnel" chez la petite fille... sauf que là le publique ciblé, c'est des grandes filles, qui n'ont pas été si vilaines que ça... mais qui en rêvent.Au fond, vouloir sortir d'un sordide "métro-boulot-marmots-sodo-dodo" c'est on ne peut plus entendable... juste là où le bas blesse, c'est qu'on vend un fantasme qui en effet, semble chercher à sublimer l'appareillage symbolique des classes dominantes (donc oui domination sociale et économique). Si on se risque à faire un parrallèle avec la façon dont les comptes de fées sont sensés apaiser les angoisses de l'enfant découvrant une monde violent et très codifié dans l'expressions des diverses violences qu'il impose... en lui proposant des réponses qui cadrent avec son mode de représentation symbolique... ben on a bien là un produit pernicieux qui sous couvert d'évasion et d'exultoire aux fantasmes; tend à re-légitimer une société pas vraiment saine avec son cortège de violences structurelles. Pour ce qui est de la stigmatisation; on assiste à deux grandes tendances contradictoires mais pas incompatibles dans nos société:- Un retour en force de la pudibonderie, du politiquement et moralement correct... pour beaucoup c'est juste le "petit théatre", la mise en scène de la vie quotidienne...une façade, une hypocrisie contagieuse et galopante. Mais il y a aussi une réalité qui est la radicalisation religieuse. Jje vous refais pas le topo sur ses conséquences au sein de l'Islam... et pendant que beaucoup enfoncent des portes déjà démolies à coups de bélier en faisant du "catholic-bashing" et en dénonçant une société traditionnelle qui est déjà morte... ben les évangélistes ouvrent des salles tous les jours partout en France, avec leurs pasteurs auto-proclamés prozélites. Ca; on peut raisonnablement s'en inquiéter.- Une libéralisation (pas forcément une libération) des moeurs et des "pratiques" individuelles, sexuelles entre autres... comme autant de marchés/bisness potentiels. (Si y'avait pas la vente d'accessoires, y'aurait plus de Dorcel stores et autres sexshops)La contradiction entre les deux tendances tend à faire qu'elles s'entretiennent mutuellement ... la résultante, un utra formatage des personnes soumises à ces injonctions contradictoires qui l'acceptent d'autant mieux tant qu'on leur laisse l'illusion de la liberté. Quand j'écoute discuter les gens, j'entends de plus en plus fréquemment des allusions au bdsm... ça me paraît même plutôt répandu et accepté, tant que ça reste un jardin un peu secret, une petite mare au diable.Les seules réactions vraiment stigmatisantes et hostiles, je les ai vu dans des milieux puritains, religieux ou en partageant largement les principes et codes moraux.Quand je zone sur ce site, j'y vois une très large éventail d'individus, de toutes catégories sociales (et potentiellement issues de mileux culturels différents (?))... qui convergent et se reconnaissent à travers ce qui parrait ni plus ni moins qu'une norme. Je dis pas cela comme un gros mot... quelque part cette norme semble nécessaire à la définition d'une cadre "sane, safe & consensual" compris et admis par tous... après chacun est en effet plus ou moins libre de l'adapter comme il lui plait, dans le respect de ces principes de base.Maintenant, à partir de cet état des lieux... il me reste une question qui me brûle la langue... heu... cé keuwa "l'esthétique bdsm"?
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